Absinthes & Spiritueux
Non, L’absinthe
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L’absinthe dans l’art
La « Muse aux yeux verts » des plus grands artistes de la Belle-Époque
La « Muse aux yeux verts » des plus grands artistes de la Belle-Époque
L’absinthe est invariablement associée aux plus grands artistes de la Belle-Époque. Ils s’appellent Verlaine, Rimbaud, Van Gogh, Degas, Gauguin… tous peignent et poétisent cette troublante « Fée verte », telle que la surnommera Oscar Wilde. Leurs toiles et leurs vers racontent l’époque, où le bistrot et l’absinthe constituent alors la seule échappatoire à une vie de labeur. Fée. Mais aussi sorcière.
Peu d’alcools ont autant inspiré l’art que cette Muse aux yeux verts. Et comment en aurait-il pu être autrement à une époque où l’absinthe supplante tous les alcools consommés dans les cafés, représentant au tournant du siècle 90% des apéritifs consommés en France.
On l’aime. On la déteste.
On la boit. On la vomit.
Elle stimule les esprits. Elle fait perdre la tête.
Degas dépeint la tristesse et la solitude de deux personnages accoudés à leur verre d’absinthe, le regard vide. Quand Ramon Casa saisit cette blanchisseuse échevelée et épuisée au Moulin de la Galette avec cigare et verre d’absinthe. Sulfureux. (Voir plus bas)
Peu d’alcools ont autant inspiré l’art que cette Muse aux yeux verts. Et comment en aurait-il pu être autrement à une époque où l’absinthe supplante tous les alcools consommés dans les cafés, représentant au tournant du siècle 90% des apéritifs consommés en France.
On l’aime. On la déteste.
On la boit. On la vomit.
Elle stimule les esprits. Elle fait perdre la tête.
Degas dépeint la tristesse et la solitude de deux personnages accoudés à leur verre d’absinthe, le regard vide. Quand Ramon Casa saisit cette blanchisseuse échevelée et épuisée au Moulin de la Galette avec cigare et verre d’absinthe. Sulfureux. (Voir plus bas)
Baudelaire l’appelle « poison aux yeux verts » et aux « gouffres amers » qui ne valent pourtant pas « le terrible prodige de ta salive qui mord » (Le Poison, 1857). Raoul Ponchon l’« adore, certes ! » et « Qu’importe, ô recours des maudits ! Que tu sois un vain paradis, si tu contentes mon envie ». Elle, qui lui fait « supporter la Vie en l’habituant à la Mort » (L’Absinthe, 1886). Quant à Verlaine, il s’interroge : « Quel imbécile l’a donc magnifiée en fée ».
Qu’importe. Musset affirme « Moi, je t’aime ! ». « J’aime ta forte odeur et ton flot d’un vert sombre qui laisse s’élancer, au milieu de son ombre, des feux couleur de sang tout le long du cristal. ». Elle donne « l’ivresse et l’oubli de mes maux », permet de « sentir des ailes d’ange l’emporter dans les cieux ». (Ode à l’Absinthe, vers 1906). Et Verlaine d’ajouter (Dédicaces, 1890) : « Moi, ma gloire n’est qu’une humble absinthe éphémère ». |
« Le Buveur d’absinthe », Édouard Manet (1859)Cette toile est considérée comme la première œuvre originale d’Édouard Manet, alors âgé de 26 ans. Elle dépeint Collardet, un chiffonnier alcoolique notoire qui mendiait régulièrement sur les escaliers du Louvre. Une analyse de la peinture a démontré que le verre d’absinthe est un rajout de l’artiste. |
« Dans un café (L’absinthe) », Edgar Degas (1873)Cette scène se déroule au café de la Nouvelle Athènes, place Pigalle, point de ralliement des Impressionnistes. Il représente Ellen Andrée, actrice, le regard vague face à un verre d’absinthe, et Marcellin Desboutin, peintre et graveur. Les couleurs délavées, gris, marron et noir, appuient le regard triste de la femme. Quant au décadrage de la scène, il souligne l’isolement des personnages. On ressent enfin comme une ivresse en observant cette scène. Observez les éléments posés sur les tables, puis les tables elles-mêmes, dépourvues de pieds. Tout semble flotter dans l’air. Et si l’œil ne le perçoit pas immédiatement, le cerveau, lui, s’embrouille, comme en apesanteur. Troublant. |
« L’absinthe », Vincent Van Gogh (1887)Cette œuvre met en scène un verre d’absinthe dilué aux côtés d’une bouteille d’eau. Van Gogh en était un fervent adepte, initié dit-on par Toulouse-Lautrec et Gauguin, avant de s’arrêter brusquement. L’artiste a utilisé ici la technique de la « peinture à l’essence », utilisant des pinceaux très fins qui confèrent à cette peinture à l’huile des airs d’aquarelle.
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« Café de Nuit, Arles », Paul Gauguin (1888)Gauguin, qui rejoint Van Gogh à Arles, peint à son tour le « Café de nuit » que le Néerlandais avait restitué en plan large, quand Gauguin choisit de se concentrer sur cette femme, Marie Ginoux, tenancière de l’établissement, songeuse devant son absinthe. En arrière-fond, des hommes ivres, trois prostituées, contrastant avec ces couleurs vives typiques des bordels de la ville.
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« Monsieur Boileau », Henri de Toulouse-Lautrec, 1893Renversé sur sa chaise, Monsieur Boileau a le regard vitreux de ceux qui ont trop bu d’absinthe, dont on reconnaît la teinte opale dans le verre qui se dresse sur la table. C’est l’une des rares peintures de l’artiste dépeignant la bourgeoisie, lui qui n’aime rien tant que le Paris bohème des danseuses de cabaret et des prostituées.
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« La Muse verte », Albert Maignan (1895)Le poète, qui cherche l’inspiration auprès de sa « Muse verte », se trouve pris d’angoisse lorsque celle-ci, sourire cruel aux lèvres, étreint son crâne. Ce n’est pas une fée mais « la Mort sous la forme d’une triste figure voilée » qui « viendrait lui frapper sur l’épaule et semblerait lui dire « partons ! ». L’artiste, doigts crispés, semble fou. Une allégorie de l’addiction à l’absinthe. |
« Piják absintu » (The Absinthe Drinker), Viktor Oliva, 1901C’est dans les bars de la Montmartre bohème de la fin du dix-neuvième siècle que l’artiste tchèque Viktor OIiva découvre l’absinthe, avant de la mettre en scène dans cette œuvre saisissante qui prend pour décor son café favori, le Slavia de Prague, où l’œuvre est toujours visible. |
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